Carte des « apparitions » de l'île de 1886 à 1976 (source : L'Île du croissant ou la dérive des îles grées, La revue des géographes, 1978).
Une légende tenace raconte que l'île avait la capacité d'être gréée comme un immense voilier et qu'elle se serait déplacée au gré des vents et des courants jusqu'au jour où ses habitants, ayant trouvé l'endroit qui leur plaisait auraient décidé de « jeter l'ancre » à quelques encablures du continent.
Les premières observations plus sérieuses, et en particulier les premières photographies, datent de 1932, quand Marinette Lespinasse, pilote amateur, survola l'île. Surprise par la présence de cette terre non répertoriée sur ses cartes, elle fit plusieurs passages, préféra prendre les quelques (et seuls) clichés aériens de l'époque et oublia d’en relever les coordonnées.

aintenant située à moins de 5 miles des côtes, l'Ile du Croissant (son autre nom) a d'abord été une presqu'île : elle a longtemps été reliée au continent par une voie pavée, praticable uniquement à marée basse, qui fut détruite pendant une tempête hivernale, l'isolant un peu plus du reste du monde. On en trouve des traces tout au sud de l'île sur la petite Plage du Boût, accessible par la Faille des Quarante Juments.
Quelques spécialistes – et parmi eux Alfonso Gentil Moreno, géographe mondialement reconnu et titulaire d’une chaire à l’Université de South River, USA et notamment auteur de Géographie, relevés et frontières – avancent une théorie très controversée : cette île n’aurait pas eu de position précise pendant très longtemps tout simplement car elle se serait déplacée au gré des vents et des courants. Cette théorie osée (dite de la « dérive aléatoire ») provoqua une levée de boucliers chez les plus éminents spécialistes, même si, en privé, certains admettent du bout des lèvres que cela pourrait être envisageable...



On peut facilement apercevoir l'île depuis le continent (ici entre les deux rochers).
Marinette Lespinasse en 1936.